La plus grande grotte d'Ardèche !
La spéléologie? Une première pour moi. 
Habitué aux cavités anthropiques c'est-à-dire celles qui ont été creusées par l'homme et qui sont le sujet principal de mes photographies, je ne m'étais pas encore mis en tête d'explorer ces vides naturels.
A peine arrivé dans cette grotte, de nombreuses questions me sont venues auxquelles mon ami guide a su me répondre.

Mais comment cette grotte s'est-elle formée ?
Pour comprendre la formation de la grotte saint Marcel d’Ardèche, il est nécessaire de revenir près de 6 millions d’années en arrière.
Tout a commencé lors d’un épisode géologique nommé la « Crise de salinité messinienne » durant laquelle, à la suite d’une poussée de la plaque tectonique africaine, le détroit de Gibraltar se referme quasiment provoquant l’assèchement de la mer Méditerranée. Cet assèchement a été déterminé car une couche de sel est présente sur près de plusieurs milliers de mètres sous la terre.
Cette période qui aura duré environ 600 000 ans a creusé naturellement la vallée du Rhône sur environ 1000 mètres de profondeur mais également de nombreux réseaux souterrains.
Il est supposé qu’une cascade provenant de l’océan ait érodé l’obstacle empêchant l’arrivée d’eau de l’Atlantique. A la suite de cela, la remontée d’eau brutale dans les conduits vauclusiens a donc permis le creusement des galeries dite par ascensum, c’est-à-dire une ascension de l’eau du bas vers le haut.
Il en résulte donc que les galeries les plus anciennes sont en dessous des plus récentes.

Les creux au ciel proviennent d'un phénomène hydrodynamique associé à un mécanisme de dissolution. Ils donnent des renseignements sur les anciennes circulations d'eau.

Quel est le développement de la cavité ?
La grotte Saint Marcel d'Ardèche est une cavité calcaire mesurant pour l'instant  56 160 m pour un dénivelé total de 287 mètres.
Elle s'étage sur trois niveaux dont deux sont abandonnés par les eaux souterraines et un encore actif.

Ici, la circulation d'eau a creusé naturellement une gigantesque salle aux volumes impressionnants. 
Sur la photographie, j'ai positionné un personnage de façon à donner une échelle car il est difficile d'imaginer l’ampleur de cette salle.

Une stalactite rejoignant une stalagmite. Ce phénomène va venir former ce que l'on appelle une colonne dans le lexique de la spéléologie.

Un petit moyen mémo-technique pour se rappeler du sens des deux mots : un stalacTite ça Tombe et un stalagMite ça Monte !

Comment se forment les concrétions?
Les concrétions sont arrivées dans cette grotte à travers de nombreuses étapes mais aussi beaucoup de temps.
Le processus débute par l'infiltration de l'eau de pluie dans le sol.
Cette eau va venir se charger en dioxyde de carbone et devient acide ce qui va lui permettre de dissoudre le calcaire durant sa traversée dans le sol.
Lorsque l'eau débouche dans la cavité, l'air y est plus chaud et l'eau dépose alors le sel qu'elle transporte sous forme de calcite.
L'apparition de ces concrétions ainsi que leur progression dépend de beaucoup de critères ne permettant pas de pouvoir les dater correctement.
Quelques photographies supplémentaires de la grotte Saint Marcel d'Ardèche !
A la découverte d'un karst dans une galerie aux coups de gouge.
A la découverte d'un karst dans une galerie aux coups de gouge.
D'immenses colonnes penchées qui donnent l'impression de tomber sur le spéléologue.
D'immenses colonnes penchées qui donnent l'impression de tomber sur le spéléologue.
Une galerie n'ayant l'air d'être soutenu que par une unique colonne.
Une galerie n'ayant l'air d'être soutenu que par une unique colonne.
Gigantesque couloir aux parois sculptées par les eaux.
Gigantesque couloir aux parois sculptées par les eaux.

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