À travers une série d’images et de panoramas, retracez l’histoire d’un patrimoine caché riche en couleur !
À la Découverte des Carrières Souterraines du Massif des Ocres
Dans cet article, nous partirons à la découverte des carrières souterraines du Massif des Ocres, un territoire classé et protégé.
Les photos qui ont été réalisées pour cet article ont été prises dans le gisement le plus important de France qui est également considéré comme étant le plus riche au monde.
Nous avons été émerveillés par la beauté de ces lieux, de ces parois aux couleurs douces et chaleureuses.
Exploration des Bassins Géologiques du Gisement du Luberon
Le gisement du Luberon se trouvent dans deux bassins géologiques où l’ocre a été exploité. Ce gisement a été extrait en extérieur (appelé « à ciel ouvert ») mais aussi en souterrain et c’est cette partie qui va être décrite ici.
La taille des galeries varie excessivement, pouvant aller d’un mètre cinquante à plus d’une dizaine de mètres, plutôt impressionnant !
L’ocre est un pigment résistant, naturel et inaltérable. Ses teintes sont composées d’une palette de couleur d’une beauté exceptionnelle allant du vert pâle au rouge.
L’ocre est une roche ferrique et l’on doit sa couleur grâce à la formation de deux éléments :
– Argile pure (Kaolinite).
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– hydroxyde de fer pour la teinte :
– Hématite pour l’ocre rouge ;
– Limonite pour la brune ;
– Goethite pour le jaune.
L’ocre a commencé à susciter un intérêt à partir de la révolution industrielle (18ᵉ) et s’est étendu jusqu’au 20ᵉ siècle.
Au 19ᵉ siècle, près d’une centaine de carrières étaient ouvertes ainsi que vingt-cinq usines de traitement.
Les ouvriers mineurs de fond avaient une vie misérable. Ils maniaient le pic, la pioche et la pelle puis sortaient le minerai dans des brouettes.
Leurs conditions de vie n’étaient guère plus confortable car ils travaillaient dans la peur quotidienne des effondrements car les galeries étaient peu consolidées et le dynamitage parfois mal contrôlé.
Méthodes d’Ouverture des Carrières d’Ocre
L’ouverture des carrières se faisaient de plusieurs manières :
– à flanc de coteau;
– par des descenderies ( pente très inclinée).
Les descenderies permettaient d’accéder à la couche d’ocre depuis les plateaux lorsqu’il n’y avait pas de plaines à proximité.
Ces descenderies possédaient toutes un treuil en leur sommet permettant grâce au dispositif mécanique d’enroulement de câble de venir tracter les charges d’ocre disposés dans les wagons, hors des carrières.
Découverte des structures d’extraction du gisement
En surface, nous avons découvert un bâtiment à l’abandon. À l’intérieur de celui-ci se trouve un chevalement (assemblage de madriers et de poutres supportant des poulies) qui permettait de descendre dans le fond ou d’y remonter.
Ce puits est désormais inondé et il n’est plus possible d’y descendre.
Méthodologie d’Extraction dans les Carrières
Les carrières étaient taillées de haut en bas. Le carrier commençait à tailler la forme de la voûte puis une tranchée était creusée de chaque côté en descendant. Cela détourait un bloc qui restait au centre. Il finissait dynamité pour être extrait. C’est pour cela que les parois sont taillées bien droites malgré l’utilisation d’explosif.
Les carriers ont souvent extrait en trop grande quantité, ne laissant que peu de piliers pour soutenir le ciel. Il en résulte de nombreux effondrements de galeries.
L’Essor et le Déclin de l’Exploitation de l’Ocre
L’exploitation de l’ocre était en plein essor au début des années 1900 et atteint jusqu’à 40 000 tonnes d’ocre extraits en 1928 pour 90% d’exportation dans le monde.
Cela diminue brutalement en 1929 dès l’arrivée des colorants synthétiques et seul quelques exploitations subsistent.
De nombreuses carrières sont donc abandonnées mais pas pour très longtemps car leurs avantages intéresse les cultivateurs de champignon.
En effet, les carrières sont humides, sombres et la température y est constante. Elles sont donc idéales au développement de champignons.
Quelques anecdotes sur l’ocre :
Dans les grottes ornées tels que Lascaux, Chauvet ou encore de Cosquer, c’est de l’ocre qui était utilisé pour réaliser les peintures rupestres !
Au XVIIIe siècle, c’est Jean-Étienne Astier qui eu l’idée de laver le sable ocreux présent sur les parois de sa région pour extraire le pigment d’ocre.
L’ocre a été utilisé dans de nombreux objets du quotidiens, principalement pour la coloration mais également comme abrasif de polissage, protection du soleil et des insectes (en particulier chez les Himbas en Afrique), conservation des peaux animales ou encore comme imperméabilisant.
Il a été déterminé que l’homme de Néandertal ( environ 250 000 ans) utilisait déjà de l’ocre rouge.
Sources :
https://www.ocres-de-france.com/fr/content/33-l-ocre
https://www.exxplore.fr/pages/Carrieres-Ocres.php
https://www.provence7.com/portails/couleurs/ocre-dans-tous-es-etats