Cryptes et ossuaires

Ossuaire de Sedlec

La chapelle funéraire de Tous-les-Saints à Sedlec, abritant son célèbre ossuaire baroque, constitue une visite incontournable à Kutná Hora. Construite autour de 1400 au milieu du cimetière du monastère cistercien de Sedlec, cette chapelle à trois nefs renferme un témoignage de l’histoire. Tout commence en 1278, lorsque de la terre ramenée de Jérusalem est répandue dans le cimetière, offrant ainsi une voie vers le Paradis pour les défunts. Les ravages de la peste noire en 1348, suivis des conflits contre les Hussites au 15ᵉ siècle, ajoutent à l’importance du site, où près de 40 000 dépouilles anonymes reposent et certaines qui remontent au 13ᵉ siècle. Les fouilles archéologiques récentes ont également révélé des fosses communes jusqu’alors inconnues, témoignant des tragédies de la famine et de la peste qui ont marqué l’histoire de la région.

Sedlec est ainsi reconnue comme l’un des plus grands cimetières d’Europe, sa dimension historique et spirituelle se mêlant à l’architecture impressionnante de la chapelle et de son ossuaire. À travers ces ossements soigneusement disposés, témoins d’une époque où la piété et la nécessité d’inhumer étaient prédominantes, se raconte l’histoire tourmentée de cette communauté au Moyen Âge. La juxtaposition de la foi, de la mort et de l’art baroque crée une atmosphère unique et émouvante, attire les visiteurs du monde entier.


Les tombeaux égyptiens

Les tombeaux égyptiens représentent un certain aspect de la civilisation antique de l’Égypte. Ces complexes funéraires, dissimulés sous les sables du désert, étaient conçus pour accueillir les dépouilles des pharaons et de l’élite de la société égyptienne. Ils étaient creusés dans la roche, souvent dans des vallées isolées comme celle des Rois ou des Reines.

Ces tombeaux étaient ornés de peintures murales détaillées, de hiéroglyphes et de précieuses offrandes funéraires destinées à accompagner les défunts dans l’au-delà. Ces sépultures étaient également équipées de pièges et de mécanismes de défense pour dissuader les voleurs de tombes.


Crypte de Boulogne-Sur-Mer

La crypte de Boulogne-sur-Mer est une remarquable structure souterraine, témoignant de l’histoire riche et mouvementée de cette ville portuaire du nord de la France. Située sous la basilique Notre-Dame de l’Immaculée Conception, cette crypte abrite des vestiges archéologiques datant de différentes époques, remontant jusqu’au Moyen Âge. Parmi les éléments les plus magnifiques, on trouve des sarcophages mérovingiens, des fragments de mosaïques romaines, ainsi que des éléments architecturaux et funéraires issus de différentes périodes de l’histoire locale.

La crypte de Boulogne-sur-Mer offre aux visiteurs une plongée dans le passé de la région, mettant en lumière l’évolution de la ville à travers les siècles. En explorant ses couloirs et ses alcôves, les visiteurs peuvent découvrir les différentes strates de l’histoire de Boulogne-sur-Mer, ainsi que les traditions religieuses et funéraires qui ont marqué la région au fil du temps.


Les catacombes de Paris

Les catacombes de Paris représentent l’un des sites les plus fascinants et mystérieux de la capitale française. Ces vastes réseaux de galeries souterraines servaient à l’origine d’anciennes carrières de calcaire. Au XVIIIe siècle, face à la surpopulation des cimetières parisiens, les autorités décidèrent de transférer les ossements humains dans ces catacombes, créant ainsi une nécropole souterraine unique au monde.


Les inspecteurs généraux des carrières qui ont été chargés d’aménager les catacombes de Paris en tant que musée étaient Charles-Axel Guillaumot et Thiroux de Crosne. Ils ont supervisé la transformation des anciennes carrières en un lieu de sépulture officiel. Des millions d’ossements reposent désormais dans ces galeries, soigneusement disposés pour former des compositions macabres.


La crypte du Père-Lachaise

Le public ignore généralement que derrière le monument aux morts de Bartholomé se cache un ossuaire destiné à recueillir les restes mortels provenant des concessions perpétuelles abandonnées (concession dont l’acte de concession n’a pas de date de fin). Suite aux décrets des 25 avril 1924, 18 avril 1931 et 12 mars 1945, relatifs à la reprise des concessions perpétuelles et centenaires abandonnées (procédure mise en vigueur par la loi du 3 janvier 1924), ont été créés des ossuaires spéciaux pour recevoir à perpétuité, les restes des corps exhumés de ces concessions reprises. Le 21 novembre 1946, parait le décret autorisant la Ville de Paris à transférer dans un ossuaire unique, à créer au Père Lachaise, les restes mortels provenant de la reprise de ces concessions abandonnées dans les cimetières parisiens.

Lorsqu’une crypte est complète, il peut être procédé à son scellement par une dalle portant gravés les noms des personnes inhumées et dont les droits à concession perpétuelle sont ainsi respectés. L’ossuaire du Père Lachaise est mis en service le 1ᵉʳ janvier 1953. Les premiers placements de reliquaires, dès l’ouverture, sont issus de reprises effectuées à Montmartre et Montparnasse. Ceux du Père Lachaise ont eu lieu à partir du 10 janvier 1963.


Crypte d’Oppenheim, Allemagne

L’église Sainte-Catherine, dont la construction a commencé en 1225, abrite des vitraux impressionnants et rares du XIVe siècle qui ont réussi à survivre aux siècles et aux guerres, mais c’est ce qui se cache derrière l’église historique qui mérite une attention particulière. Dans la Michaelskapelle (chapelle Saint-Michel) se trouve l’un des plus grands ossuaires d’Allemagne, abritant les restes squelettiques de plus de 20 000 habitants d’Oppenheim décédés entre 1400 et 1750 de notre ère. Les morts honorés se sont retrouvés dans l’ossuaire pour de nombreuses raisons, mais on pense qu’un certain nombre d’entre eux ont été tués à cause de la famine et de la guerre. 


Crypte d’Eggenburg, Autriche

Situé dans une salle souterraine ronde, la crypte d’Eggenburg abrite les restes de 5 800 personnes.

Bien que les mentions du site remontent à 1299, la majorité du charnier a été construite en 1405. Le point central est un petit tas de crânes, fermé par des os plus longs. Des jambes et des bras formant un demi-cercle autour d’eux.


La crypte de Saint-Avit

Cette crypte fut découverte par hasard au milieu du XIXe siècle. Édifiée au XIe siècle, elle abritait les reliques de Saint-Avit.

De petites dimensions, 9,50 mètres sur 6,20 mètres, elle compose d’une chapelle et d’une confession, caveau funéraire qui contient le corps d’un martyr, sur lequel s’élève un autel. L’ensemble se divise en trois petites nefs couvertes de six arcades aveugles. Il semble que des pierres tirées de monuments gallo-romains, probablement en ruines, aient été utilisées pour la construction. Le martyrium, selon la tradition, est fermé au public par un mur percé de deux petites fenêtres. Elles permettent aux croyants de voir et de toucher le sarcophage abritant la dépouille de Saint-Avit. Quant à la chapelle elle-même, formée d’une travée droite et d’une abside en hémicycle, elle comporte aujourd’hui des voûtes en briques installées en 1852.

Restaurée, selon son architecture originelle, la crypte Saint-Avit, située sous l’emprise du collège Jeanne d’Arc, assure toujours la pérennité du passé souterrain d’Orléans. L’Office de tourisme l’a d’ailleurs inscrite au programme de ses visites.


Crypte Saint-Aignan

La plupart des édifices religieux se placent sous la protection d’un Saint, dont elles possèdent les reliques. C’est pour les protéger des incursions barbares, et de leurs conséquences, que le clergé entreprend de faire creuser des cryptes. Il s’agit en fait d’une église, placée sous la première, souvent identique dans sa forme, qui protège aussi les fidèles en cas de danger.

La guerre de cent ans arrive et oblige les Orléanais à détruire toutes constructions situées hors les murs, mais très probablement la crypte est utilisée jusqu’en 1358. Une nouvelle reconstruction la comble pratiquement au début du XVIᵉ siècle, et les guerres de religion, à la fin de ce même siècle, n’améliorent pas la situation.

Arcature côté nord

La guerre de cent ans arrive et ordonne les Orléanais à détruire toutes constructions situées hors les murs, mais très probablement la crypte est utilisée jusqu’en 1358. Une nouvelle reconstruction la comble quasiment au début du XVIᵉ siècle, et les guerres de religion, à la fin de ce même siècle, n’améliorent pas la situation.

Au milieu du XVIIᵉ siècle, le chevet de l’église supérieure qui menace de s’effondrer exige à des interventions sommaires en sous-sol. Il faut renforcer quelques piliers qui prennent alors un aspect cruciforme. Quant à la crypte, elle demeure néanmoins en piteux état, et les quelques visites à caractère archéologique effectuées au XIXᵉ siècle ne permettent guère de reconstituer la structure ancienne.

Comme c’est souvent le fait en pareil cas, sa redécouverte tient presque du hasard. En 1953, la Société française d’Archéologie manifeste le désir de visiter la crypte, dont on n’ignore évidemment pas l’existence. Elle charge alors Pierre Hamel de mettre un peu d’ordre dans ces lieux, encombrés de vieux objets. L’homme est un curieux, un érudit aussi, et la voûte qui ne tombe pas à l’aplomb d’un pilier l’intrigue. Il gratte, dépose une pierre et retrouve la mouluration (ensemble de moulures d’un ouvrage d’architecture) d’un tailloir. Poursuivant son œuvre, il remet à jour des personnages, certains colorés, qui ornent ce chapiteau. Les milieux concernés insistent alors pour que l’œuvre soit poursuivie.

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