Introduction
Ces chapelles étaient utilisées pour les prières quotidiennes, mais également à titre plus exceptionnel pour célébrer les grandes fêtes religieuses comme Noël et Pâque ou encore pour prononcer la messe et les obsèques des hommes morts au front. Pour l’occasion, un prêtre ou un aumônier militaire faisait le déplacement. Le plus souvent, ces lieux de prière étaient faits d’un autel et de mobilier démontable qui n’ont pas laissé de traces. Cependant, un nombre assez conséquent fût sculpté à même la roche dans les creutes. On retrouve généralement ces autels dans les creutes d’officier ou les poste de secours.
Les autels Français
La diversité des autels sculptés par les différents organes militaires met en lumière la variété des corps de métier et des origines des soldats à travers les différents ornements et symboles, tout en conservant des codes chrétiens communs.
Autel Breton :
Par exemple, il est possible de trouver une magnifique chapelle réalisée par les soldats du 262ᵉ régiment d’infanterie originaire de Lorient en novembre 1916. Pour y accéder, cinq larges marches ont été construites menant à un autel sur lequel est inscrit en breton « Doué hag er vro » (Dieu et le pays). Une niche sur la paroi droite abritait probablement une statue de la Vierge Marie. Il semble que les auteurs aient laissé leur nom sur la croix, où l’on peut lire : Pottier et Potin.
Autel Africain :
Cette chapelle a sûrement été sculpté par le régiment du 1ᵉʳ Zouave qui occupait cette carrière pendant le 1ᵉʳ GM. Les zouaves désignent les soldats originaires d’Afrique (du nord) d’un corps d’infanterie coloniale crée en 1830. On peut voir à droite un escalier qui permettait d’accéder directement à la ligne de front.
Autel des officiers français :
Cet autel était principalement aménagé afin de prononcer la messe et les obsèques des hommes morts au front. L’autel est surmonté de deux petites niches qui devaient abriter des statuettes de Saints. À gauche de l’autel, un reposoir servait de support à une statue qui a été volé comme beaucoup de sculpture et d’artefacts après la guerre. Enfin, on trouve des tableaux des soldats morts au combat.
Autels Montagnards :
Durant la Première Guerre mondiale, le Bataillon des chasseurs alpins était de passage sur le chemin des dames et ont laissé deux magnifiques chapelles dans les creutes.
Autel MM :
Cette chapelle situe dans un vaste espace à une histoire un peu particulière étant donné qu’elle a été à moitié édifiée par les soldats du 86ᵉ régiment en 1915. Il a été par la suite déplacé et entièrement refait en 2015.
Autel de l’armée de terre :
Cette chapelle devait abriter un autel en bois ou en pierre de taille qui a aujourd’hui disparu. Il reste néanmoins sur les parois de la salle 18 sculptures, pour la plupart à connotation religieuse, exécutées par les 1ᵉʳ et 3ᵉ bataillons du 137ᵉ Régiment d’infanterie français en octobre 1917.
Autel de l’hirondelle :
Il subsiste peu d’information sur cet autel se trouvant non loin de son entrée. La carrière dans laquelle il se trouve semble avoir été exploité après l’occupation militaire en vue de la délimitation entre les fondations de la base de l’autel et le sol de carrière. Cependant, il reste caractéristique en raison de la petite hirondelle discrète qui le survole.
Autel géant :
Il se subsiste encore de nombreux autels dans le Soissonnais pas moins magnifique, mais dont la documentation est moindre. Pour certains l’œuvre est minimaliste et signé, pour d’autre l’œuvre est titanesque, mais non achevé. Le sol a surement été abaissé après une reprise de l’exploitation de la pierre calcaire.
Autel du 170ᵉ Régiment d’Infanterie :
Autres autels :
Les autels Allemands
Autel Säule :
Cette chapelle est taillée dans un pilier tourné carré, ce qui est peu commun, car elles sont généralement sculptées dans le front de taille. Cependant, cet autel a subi des dégradations. L’inscription inférieure a été burinée après la guerre, probablement par les Français. Ensuite, la partie supérieure a été chaulée, tout comme l’ensemble de la carrière, lors de sa reconversion en champignonnière, datant sûrement de l’entre-deux-guerres. Enfin, dans les années 90, les colonnes ont été endommagées.
Autel Säule 2 :
Celui-ci a une architecture proche à la différence qu’il est taillé dans la masse. Étrangement, il a subi des dégradations similaires. Le cadre à gauche a été buriné et une colonne a été détruite.
Zusammengebrochen autel :
Cet autel est très peu documenté, toutefois il a surement été sculpté par les allemands qui y ont passé plus que de temps que les français. En effet, il fut occupé par les Allemands jusqu’au 19 avril 1917, puis par les Français jusqu’au 27 mai 1918. L’ennemi y résida à nouveau jusqu’au 30 septembre 1918.
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